Champignons et mycéliums de nombreuses voies de recherche pour les scientifiques

Les champignons sont partout dans notre vie, ils sont présents sur toute notre planète et représentent 60 % de la biomasse. Quand on parle de champignons, on pense communément aux champignons des bois (comestibles ou pas), mais les moisissures qui transforment par exemple le sucre en alcool en font partie. D’autres spécificités sont étudiées par les scientifiques, particulièrement les capacités du mycélium (partie végétative du champignon) à dégrader de la matière.

 

 

Les champignons sont des êtres vivants, ni animaux, ni végétaux, formant à eux seuls un groupe. Ils ne sont pas capables de fabriquer les substances nécessaires à leur croissance, ne contiennent pas de chlorophylle, ils se nourrissent par l’intermédiaire des mycéliums, longs filaments qui se développent sous terre, formant un vaste réseau.

Les mycéliums ont deux fonctions principales :

  •          La sécrétion d’enzymes puissantes qui permettent la décomposition de matières organiques parfois très résistantes (le bois par exemple)
  •          L’absorption d’éléments carbonés nécessaire à leur survie

Le mycélium absorbe et accumule donc tout ce qu’il lui est nécessaire pour l’apparition du carpophore, partie visible du champignon. Ce carpophore va ensuite sécréter des spores pour se reproduire et le cycle recommence.

 

Les mycéliums sont capables de se déplacer dans le sol si la nourriture vient à leur manquer, ils dégradent et digèrent les matières mortes c’est pourquoi, ils attirent l’attention des scientifiques car peuvent être envisagés comme agents de dépollution des sols ou être appliqués à la production d’aliments en agriculture.

 

Le biologiste Paul Stamets a mené à ce sujet, de nombreuses expériences aux Etats-Unis particulièrement sur la mycoremédiation, technique naturelle qui utilise les capacités des champignons à dépolluer les sols. Cette méthode est à la fois rapide et peu énergivore par rapport aux techniques traditionnelles de dépollution (par bactéries ou produits chimiques). Elle nécessite en effet peu d’investissement technique ou matériel et peut de ce fait être mise en œuvre facilement même dans les pays peu développés.

Ø  L’expérience sur des sols contaminés au fioul :

Paul Stamets a pris quatre tas de déchets pétroliers et de matières saturées de diesel et n’a ajouté qu’à l’un d’eux, un type particulier de mycélium. Six semaines après, seul le tas dans lequel il avait été mis le mycélium particulier, est recouvert de champignons grâce à l’action d’une enzyme sécrétée, qui a cassé les chaines de carbone des modules de pétrole dans le substrat pollué comme dans le cas des enzymes qui dégradent le bois ou la paille.

Ce monticule a ensuite été envahi par des insectes, des plantes : un véritable biotope s’est mis en place !

(VOIR VIDEO SUR LE SITE DE PAUL STAMETS)

 

Les champignons peuvent également être très bénéfiques et avoir un rôle à jouer dans la production alimentaire. Ils présentent de nombreux avantages pour l’agriculture :

  •         Ils permettent une meilleure croissance des plantes grâce à une symbiose entre le mycélium et les racines de la plante. Le mycélium démultiplie la surface d’échange des plantes qui, en contre partie de leur capacité de photosynthèse (production de sucre) récupèrent de l’eau, des sels minéraux et autres substances nutritives que le mycélium a collecté.
  •          Ils luttent contre certains agents pathogènes avec parfois des modifications biochimiques, comme la production d’acide jasmonique qui exerce un impact négatif sur des larves d’insectes phytophages (qui mangent leur feuillage)
  •          Les champignons ont également la propriété de produire une protéine, la glomaline qui a un rôle fondamental dans la stabilité structurale des sols. La glomaline agit à la façon d’une colle qui assemble les particules les plus fines pour en faire des agrégats stables

 

 

Les découvertes des capacités du mycélium des champignons et de son interaction sur le milieu de vie n’en sont qu’à leur début, leur capacité à dépolluer les sols, à optimiser la production végétale ne sont qu’un des aspects de leur potentialité actuellement étudiée par les scientifiques du monde entier, d’autres pistes de recherche comme l’absorption de polluants liés aux radiations ou les transformations de composés toxiques nous permettent de dire que l’avenir de l’homme peut passer par les champignons.

 

Sources :

http://sites.arte.tv/futuremag/fr/des-champignons-au-secours-de-la-planete-futuremag

http://truththeory.com/2012/05/29/the-intelligence-of-mushrooms-in-environmental-restoration/

http://truththeory.com/2012/05/29/the-intelligence-of-mushrooms-in-environmental-restoration/

http://www.thinkovery.com/les-champignons-agents-de-depollution-des-sols

http://agriculture-de-conservation.com/Racines-et-sol-un-monde-de.html

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