Aéroponie: Solution pour l’avenir de l’alimentation?

D’ici à l’année 2050, la Terre sera peuplée de 14 milliards d’êtres humains.

 

Nous sommes aujourd’hui plus de 7 milliards, et nous avons déjà plusieurs problèmes quant à la nutrition de tout le monde. Cette question devient donc un défi pour nous aujourd’hui: Comment nourrir toute la population, en sachant que nous n’auront pas forcément assez d’espace pour que l’agriculture actuelle permette de produire suffisamment de ressource ? Plusieurs méthodes peuvent être envisageables, mais nous allons nous pencher sur une méthode qui met en place un système innovant afin de cultiver toute sorte de plante: l’Aéroponie.

 

Qu’est-ce que l’Aéroponie ?

 

L’Aéroponie est une technique d’agriculture bien particulière. Elle tire son nom du grec « aero-ponos » qui signifie littéralement « travail dans l’air ». Vous l’aurez sûrement compris, cette technique permet de cultiver des plantes hors sol, et sans avoir à les arroser. Les plantes sont placées dans des « supports », généralement faits à base de plastique, appelés caissons aéroponiques.

Dans ceux-ci, on retrouve un substrat inerte, type pierre ponce, sable, argile, etc… grâce auquel la plante peut s’enraciner. Sur les parois du pot, des brumisateurs sont installés afin d’asperger le substrat avec des nutriments, des sels minéraux, et tout ce dont la plante a besoin afin de mener à bien sa croissance.

 

 

C’est en combinant ces deux éléments que l’aéroponie trouve son efficacité: le substrat remplace la terre dans laquelle la plante serait enracinée, et les vaporisations nutritives remplace l’action d’arroser les plantes.

 

 

Cette méthode de culture est héritée de l’Hydroponie, qui a comme particularité, comme son nom l’indique, de permettre de cultiver des plantes sans avoir à leur apporter de l’eau. La différence cependant est l’utilisation d’un substrat dans le cas de l’aéroponie.

L’Aéroponie a été développée en 1942 par W. Carter, dans le but de faciliter l’étude des racines de plantes. Les racines sont en effet visible, hors sol. Entre 1940 et 1950, ce procédé est utilisé sur les tomates, pommes, agrumes, etc… car il apporte une certaine résistances aux moisissures qui était recherchée à cette époque. Suite à cela, il faut attendre 1983 pour qu’une avancée majeure soit faite dans ce domaine: Richard Stoner, un grand pionnier de l’époque sur le sujet, crée une installation, le « Genesis Rooting System ». Ce caisson permet d’observer les racines des plantes qui se développent, sans permettre à la plante d’arriver à maturité. Deux ans plus tard, Stoner commercialise de nouveau un caisson aéroponique. Celui-ci est une extension du premier, et donne accès à la germination des plantes. En 1986, on assiste aux premières commercialisations d’aliments frais cultivés en aéroponie. Enfin, dans les années 1990, la Nasa se penche sur le sujet, et s’empare de cette technique dans le but d’apporter des aliments frais dans l’espaces, ou plus précisément à l’intérieur de la Station Spatiale Internationale. C’est grâce à cela que la technique s’est développée au stade où on la connaît actuellement.

 

Que nous apporte cette technique de culture ?

 

Avant d’aborder cette partie, il faut préciser que les caissons aéroponiques sont « intelligents », ils fournissent la plantes avec les nutriments nécessaires, ni plus ni moins.

Quels sont alors les avantages de cette technique ? Dans le cadre du but que nous nous sommes fixé, à savoir l’approvisionnement alimentaire mondial des générations futures en prenant en compte le manque d’espace à venir, l’aéroponie semble être une solution plus qu’envisageable. Le fait que la plante pousse sans terre et sans eau permet une économie d’espace très importante: en effet, la culture verticale peut accompagner la culture horizontale.

 

 

 Cela ajoute également une utilisation d’eau réduite. Les caissons d’aujourd’hui permettent de maîtriser tout les paramètres du milieu nutritif, et donc de gérer la concentration des éléments nutritifs, le pH, la température, etc… Ceci à deux impacts: Plus de gaspillage lié au surplus ajouté aux plantes dans l’agriculture dite normale, et, comme la plante reçoit exactement ce qu’elle demande, un bien meilleur rendement, et des résultats au-dessus de ceux de l’agriculture habituelle. On peut ajouter à tout ça une baisse sensible de la main d’oeuvre, car les systèmes sont automatisés, une utilisation presque inexistante des fertilisants et des pesticides et enfin, une consommation d’énergie très faible par rapport à ce que nous connaissons dans l’agriculture de nos jours.

 

Pourquoi cette technique n’est-elle pas plus utilisée ?

 

Vous vous en doutez, il y a, comme souvent, un accroc quand il s’agit d’utiliser cette méthode. Il en fallait bien un malheureusement, d’autant plus que celui-ci est de taille: L’aspect financier de cette méthode est aujourd’hui un véritable frein à la démocratisation de celle-ci. En effet, après renseignement auprès de sites commerciaux, les caissons aéroponiques se révèlent être un véritable coût, à savoir, un caisson de 100 plantes se trouve être en moyenne à 700 euros. A savoir, en 2016 un hectare de terre revient à 6030 en moyenne, pour en exemple, un maximum de 74000 pieds de plants de pomme de terre. Avec 6030 euros, nous ne pouvons acheter, si l’on considère uniquement l’exemple donné, que 9 caissons aéroponiques, ce qui permettrait la culture de 900 plantes tout au plus. La différence, le rapport de force entre ces deux valeurs est énorme, car même si le rendement des plantes en aéroponie est excellent, la quantité pouvant être cultivée avec autant d’argent des deux côtés est un inconvénient énorme. En effet, si cette technique pourrait être envisagée dans les pays développés, elle n’est en aucun cas à sa place dans les pays plus pauvres, qui auront malgré tout un besoin plus élevé que les autres quant à l’alimentation et la nutrition.

En soit, la technique en aéroponie pourrait être une solution miracle pour les années à venir, mais pas dans l’état actuelle des choses, car la méthode est trop coûteuse. Il faudrait en effet attendre une avancée dans le domaine, qui ferait en sorte de réduire l’impact économique de ce procédé afin de le rendre plus accessible autour du monde. L’augmentation quantitative et qualitative substantiel de la production apporté par l’aéroponie ne peut être exploité, mais reste tout de même une piste sérieuse pour répondre aux problèmes de demain.

Sources

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